Les vitamines
Les vitamines sont des substances ayant dans leur
constitution chimique un composé azoté (c'est-à-dire des acides aminés), d'où
leur nom de "vitamine", qui signifie "amine de vie". Des
maladies mortelles comme le scorbut, le rachitisme, le béri-béri, la pellagre
et l'anémie pernicieuse peuvent être évitées, et guéries si elles
apparaissent, grâce aux vitamines C, D, B1, B3 et B12. On peut séparer les
vitamines en deux groupes:
Celles qui posent des problèmes nutritionnels fréquents
dans diverses régions du globe.
Celles qui ne posent pratiquement jamais de problème, sinon
d'ordre médical. S'il y a une carence, elle relève presque toujours de la compétence
du médecin, non du nutritionniste (défaut d'assimilation ou trouble métabolique
dans l'utilisation, ou recherche dun effet thérapeutique).
Par exemple, pour être assimilée, la vitamine B12 provenant
de la digestion (facteur extrinsèque) doit se combiner avec une substance
normalement produite par l'estomac (facteur intrinsèque, qui peut faire défaut).
Le premier groupe comprend sept vitamines:
1) La vitamine A, ou rétinol, nécessaire à la croissance,
la vision nocturne et la santé de la peau.
2) La vitamine D, ou calciférol, nécessaire à
l'assimilation du calcium, nécessaire à une croissance osseuse normale.
3) La vitamine C, ou acide ascorbique, puissant anti-oxydant,
nécessaire pour former et maintenir la substance qui soude les unes aux autres
les parois des cellules (le collagène).
4) La vitamine B1, ou thiamine, nécessaire à l'utilisation
du glucose par le cerveau.
5) La vitamine B2, ou riboflavine, qui intervient dans
l'utilisation nutritive du glucose et des acides gras.
6) La vitamine B3, ou niacine, composant de coenzymes
essentiels à la production d'énergie.
7) L'acide folique, ou vitamine B9, nécessaire à la synthèse
des acides nucléiques (ARN et ADN), et à la formation des globules rouges.
Le second groupe comprend les six autres vitamines:
1) L'acide pantothénique, ou vitamine B5, constituant du
coenzyme A, nécessaire à la production d'énergie.
2) La pyridoxine, ou vitamine B6, nécessaire au recyclage
des acides aminés et à la synthèse des neurotransmetteurs.
3) La biotine, ou vitamine B8, utile dans le traitement de
certaines affections cutanées et muqueuses.
4) La vitamine B12, ou cobalamine, anti-anémique, nécessaire
à la formation des globules rouges.
5) La vitamine E, ou tocophérol, anti-oxydant des graisses
insaturées.
6) La vitamine K, ou ménadione, nécessaire pour la
coagulation sanguine.
Pour comprendre l'importance des
vitamines, examinons le rôle de la vitamine A, nécessaire à la croissance, à
la vue (rétinol, de rétine), au système immunitaire, à la santé de la peau
et des dents; elle protège nos muqueuses: en particulier, la cornée se dessèche
en l'absence de vitamine A, causant la xérophtalmie. Les muqueuses de la gorge,
du nez ou de la vessie, les vésicules pulmonaires, les villosités intestinales
et l'épithélium rénal sont protégés de l'infection microbienne par un mucus
défensif ayant besoin de la vitamine A; elle nous protège contre certains
cancers: de la peau, mais aussi des poumons, de l'oesophage, de l'estomac, de la
vessie, du colon et de la prostate.
Les quantités de vitamine A sont exprimées en unités internationales, qu'il
faut pouvoir convertir en milligrammes sans se tromper:
1 mg de rétinol = 3.333 U.I. de rétinol = 6 mg de carotène.
Les besoins quotidiens étaient estimés encore récemment à
1,5mg (45OO U.I). Aux USA, on utilise les "Retinol Equivalents" (RE),
le rapport étant de 5 U.I. pour 1 RE. Comme 3333 UI = 1mg de rétinol, on peut
dire qu'il faut 666 RE pour avoir 1mg de rétinol. Mais il règne une grande
confusion depuis cette innovation, car on dit aussi que 1 RE = 10 mcg de bêta-carotène,
et que 1 RE = 3,33 U.I. = 1mcg de rétinol. Il serait plus logique de ne parler
que de mcg, mais ce serait trop simple! Dans ce logiciel, nous nous sommes fait
un point d'honneur de donner toutes les quantités de vitamines en milligrammes.
Les quantités recommandées de vitamine A ont été récemment (en 1993) révisées
à la baisse. En France, de nombreuses spécialités pharmaceutiques ont réduit
leur apport en vitamine A.
On ne trouve la vitamine A que dans les aliments gras
d'origine animale: les huiles de foie de poisson (morue, thon, merlan...), le
foie des mammifères, le jaune d'oeuf, le lait entier, le beurre et les
fromages. Mais notre foie peut élaborer de la vitamine A à partir de la carotène
contenue dans les végétaux (carottes, épinards, choux) et les pigments de
certains fruits (abricot, orange). Cependant, c'est seulement 1% de la carotène
des carottes crues qui est assimilée. La cuisson des légumes augmente
l'absorption jusqu'à un maximum de 20%.
Le surdosage en vitamine A, stockable dans les graisses, peut provoquer une
intoxication. Il en est de même pour la vitamine D et les minéraux, dont l'excès
régulier d'apport cause toujours des troubles graves. En ce qui concerne la
vitamine A, la dose quotidienne toxique commence à partir de 45mg, pour un
adulte, soit 50 fois la dose recommandée actuellement.
Les symptômes d'hypervitaminose A sont la perte d'appétit,
le gonflement du foie, une desquamation cutanée massive, la perte de cheveux,
la double vision, la somnolence et l'irritabilité, des érythèmes (rougeurs en
"coups de soleil"), des douleurs osseuses avec, chez l'enfant, une
soudure prématurée des épiphyses des os longs; chez le nouveau-né intoxiqué
par la vitamine A, on remarque le bombement caractéristique de la fontanelle,
provoqué par l'hypertension intracrânienne.